Démocratie bafouée !
Je ne souhaite pas ici, me prononcer pour le oui ou le non s’agissant
de l’indépendance de la Catalogne Sud, même si j’ai une opinion.
Mais je m’indigne, je m’indigne comme tout citoyen d’une démocratie, je
m’indigne comme la grande majorité du peuple Espagnol lui-même
certainement, des exactions orchestrées par le gouvernement, qui veut
par la force empêcher le déroulement du référendum.
En s’affranchissant ouvertement des règles fondamentales de la démocratie, ce gouvernement
espagnol agit comme aurait agi un gouvernement dramatiquement illustre
dans l’Espagne du XXè siècle. Dans un pays comme celui-là, qui a connu
le fascisme, plus qu'ailleurs encore, cette manœuvre est aussi indigne
qu’insupportable !
Le gouvernement Espagnol, en s’attaquant aux
sites d’expression libres, en envoyant la police armée dans les salles
de rédaction ou dans les locaux administratifs d’une institution élue,
en convoquant les maires en justice sans qu'aucun délit ne puisse leur
être reproché, franchit la ligne rouge et verse par delà la démocratie.
Il présente dans ces circonstances, le visage hideux de l'héritier du
gouvernement de Franco.
Cette atteinte grave, portée à la liberté
d’expression, du peuple ainsi bâillonné, loin d’éteindre l’incendie par
étouffement, constituera le terreau d’une profonde révolte source de
violence.
L'usage de la force est l’apanage des faibles. Le droit
d'un peuple à choisir son avenir est un droit fondamental garanti par
les droits de l'homme. Aucune constitution fût-elle espagnole ne peut
s'opposer à cette liberté fondamentale. Dans ce sens-là, en l'espèce,
c'est la constitution espagnole qui devient illégale.
Le peuple
d'Espagne victime directe d'années bien sombres doit prendre garde.
Jamais au XXI siècle en Europe la citation de Bertholt Brecht n’aura été
d’une aussi prégnante actualité : « le ventre est encore fécond d’où a
surgi la bête immonde »