lundi 12 novembre 2018


11 novembre 2018 « Réparons l'oubli qui touchait quatre Poilus argelésiens »

Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les présidents des associations patriotiques et mémorielles,
Mesdames et messieurs les représentants des corps constitués en vos grades et fonctions,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer un évènement exceptionnel, un évènement qui nous est peu souvent l’occasion de célébrer dans une vie.
Vous le savez, ce 11 novembre n’est pas un 11 novembre tout à fait comme les autres.
C’est pour moi, croyez bien, un grand honneur que de célébrer, comme premier magistrat, sur le parvis de notre mairie, cette date, spécialement aujourd’hui.
1918-2018 ! Cent ans ! Une éternité pour les uns, un simple instant au regard de l’Histoire, pour d’autres. Un moment qui nous place devant notre devoir et devant nos responsabilités.
La mémoire, pour nombre d’entre nous, c’est une suite de péripéties, d’anecdotes, de souvenirs que nous ont rapportés les témoins de l’époque.
Parents, oncles, tantes, grands-oncles, grands-parents… ils ont vu, ils ont entendu, ils ont raconté. Grâce à eux, nous savons.
L’Histoire n’est rien d’autre que le présent qui s’éloigne. Un présent qui s’estompe et s’efface peu à peu.
La charge qui est la nôtre est importante. Elle exige que nous fassions vivre cette période dans notre mémoire, que nous la transmettions de mémoire en mémoire avant que, inexorablement, irrémédiablement, elle ne glisse dans l’abîme insondable de l’oubli de l’Histoire.
Durant le siècle écoulé, Argelès-sur-Mer a vu se succéder 13 maires. Certains, comme Frédéric Trescases, avaient vécu la guerre. Gaston Pams, que beaucoup ici ont connu, était né 11 jours après l’armistice. Il avait été le témoin de l’ambiance de l’après-guerre. D’une France où chaque famille était touchée, meurtrie et parfois décimée, une France où chaque famille pleurait ses morts et pansait ses plaies, les plaies de millions de mutilés.
Pour nous tous, le devoir est d’assurer cette transmission entre la mémoire et histoire.
Je souhaite honorer au mieux mon rôle de maire, sur cette charnière du temps. Ici, ce matin, la présence des enfants témoigne du besoin de transmettre cette connaissance et ce sentiment de reconnaissance envers ceux qui ont sacrifié leur vie pour le pays, pour notre liberté.
Cette présence nous rassure. Elle symbolise l’avenir et la fidélité à nos grands-parents, à nos aïeux qui ont connu l’enfer des tranchées.
A cet égard, dans cette époque où la jeunesse est parfois en proie à une perte de repères, cette cérémonie revêt une immense importance.

Mes chers amis, cette année si particulière l’est aussi à un autre égard.
Elle est pour nous, l’occasion d’accomplir une réparation, en réduisant l’injustice que le destin avait fait à quatre Poilus argelésiens.
En effet, ces hommes morts au combat, n‘ont pas été identifiés par l’Administration de l’époque. Les méandres de l’Histoire avaient englouti leur mémoire.

Chers amis, je suis fier, je mesure la chance qui m’est donnée d’être le maire qui participe à rétablir cette anomalie, à réduire cette injustice.
Je m’adresse à vous, famille, descendants de Louis Pelissier, Alexandre Surjus, Edouard Barboteu et Ferréol Bès. Argelès-sur-Mer exprime sa reconnaissance envers vos aïeux.
A Argelès-sur-Mer, ils étaient 122. Ils sont désormais 126.

Mesdames, messieurs, chers Argelésiens, quatre enfants d’Argelès ont été repris à l’oubli de l’Histoire.
Leur réhabilitation est, pour beaucoup, le fruit du travail de Raymond Mallol, qui donne toute son énergie au Souvenir français. Il le préside avec coeur et volonté, donnant au mot « souvenir » toute sa dimension.
M. Mallol, merci pour votre travail acharné, merci pour ces recherches qui permettent cet hommage. Merci de conforter ce relais entre les générations.
Merci aussi à Sandrine Wuilleme, généalogiste familiale, dont la science a accompagné cette démarche. Ma gratitude se porte aussi sur mes conseillers municipaux Bernard Rieu et Frédéric Donnet. Le premier est passionné par la grande histoire et les racines argelésiennes. Il a effectué un suivi attentif de cette véritable aventure de la mémoire de notre village. Le second, délégué aux associations patriotiques et professeur au lycée d’Argelès, a pris à coeur cet événement. Il a mis à profit son sens de la pédagogie pour sensibiliser notre Conseil Municipal des Jeunes dans le souhait de perpétuer cette mémoire si importante. Ce travail conjoint et complémentaire assure la plénitude de cette commémoration.

L’Histoire, dit-on, est une lanterne qui éclaire l’avenir.

La Mémoire est la dette intangible que nous devons à la postérité de ceux qui, par le don de leur vie, ont fait l’Histoire.


Mesdames et messieurs, chers amis,
Vive Argelès-sur-Mer,
Vive la République
Vive la France.